"Parcours Croisés" - Ch.7 Annie
Parcours croisés - Lundi
Chapitre 7
Annie
La soirée sétire doucement. Je pose mon livre sur la table basse et lève le visage vers la brise qui me rafraîchit et agite les franges du store. Jai oublié de lenrouler, comme jai oublié de ramasser les deux verres et le pichet de thé presque vide, les assiettes. Une guêpe se régale dun morceau de tarte aux pommes abandonné.
Je regagnais larrière de la maison après avoir raccompagné Martina quand jai entendu la sonnerie du téléphone.
Jai pris la communication sur le portable du salon. Marc ma raconté sa route du jour, son premier déchargement à Stuttgart, son arrivée à la frontière autrichienne où il va passer la nuit sur un parking routier
jai pris la télécommande de la télé et me suis installée dans le canapé
. Pour charger deux palettes demain de bonne heure à Linz
jai zappé jusque sur Canal, les Guignols
ne tinquiète pas cest éclairé et gardé. Jai monté le son de la télé pour écouter la marionnette de PPDA.
Marc parle toujours trop fort au téléphone, parce quil est loin, trop vite, parce que le forfait court ; il parle trop. Stuttgart, Linz
ça mest un peu égal. Il a mangé des saucisses et des pommes de terre et a bu une bière
ça serait pas plutôt deux ? Ou trois ? Il vient doù, ton gros bide ?
il va prendre un peu lair pour digérer avant de dormir
et oui, jai pensé à sortir les poubelles
à demain.
Jai éteint la télé, ouvert les fenêtres et repoussé les volets pour laisser entrer la fraîcheur du soir. Jai pris mon bouquin, mes lunettes et suis allée minstaller sur la terrasse.
Je suis restée allongée, le livre posé sur mes jambes, les lunettes coincées entre deux pages. Cétait une bonne journée. Martina ma parue très sympathique, très nature, et elle a su me mettre à laise après lépisode plutôt ridicule du matin. Voilà longtemps que je navais pas discuté comme ça, de petits riens, de choses plus intimes, comme on peut souvrir à une inconnue ou à une vieille amie.
Et moi qui tortillait mon derrière sous le nez de son mec tout laprès-midi ! Quoique
je lai surpris plusieurs fois à y jeter un il
Ce barbecue
je nai pas vraiment dit oui. Jaimerais bien, pourtant
mais je les connais pas, et elle a dit quil y aurait des amis, deux ou trois
quest-ce que je vais faire là au milieu
Je me lève, ramasse verres et assiettes et les mets dans le lave- vaisselle. Je range mon livre, pas envie ce soir
je traîne, allume la télé, éteins la télé, je traîne
quest-ce que je me mets, si jy vais ? Jouvre en grand les deux portes coulissantes de la penderie de ma chambre
t-shirts et polos sur les étagères, shorts, un bermuda, chemisiers sur des cintres, deux robes, des jupes, jeans et pantalons de toile, deux tiroirs de sous-vêtements en vrac, un étagère avec survêtement, collants de jogging, une paire de chaussettes sales.
Jempile sur le lit : une robe bleue dos nu à fleurs et un châle, le bermuda beige et un polo coton blanc à col rond, un pantalon en lin gris taille basse, une jupe longue blanche à volants, un haut de soie noire.
Je me déshabille, pieds nus sur le carrelage et jessaie tout, debout devant la psyché dans langle de la chambre, de face, de profil, cou tordu pour me voir de dos, je fais blouser, je plaque mes mains sur mes fesses, prends des poses
et quelles chaussures ? En slip, seins nus, je descends au sous-sol, ouvre la vielle armoire, et remonte avec des tennis blancs en toile, des sandales plates en cuir tressé, des mules blanches ouvertes avec un petit talon
et je reprends mes essayages en changeant de chaussures.
Je garde la jupe blanche à volants et le pantalon de lin, un t-shirt de coton blanc à col rond et mon petit haut noir en soie. En fait jai déjà choisi
mais au cas où
je garde les deux, et jessaie encore
la jupe et le pantalon me moulent bien les fesses, le t-shirt est assez court pour découvrir un peu mon ventre quand je bouge, la jupe est gentiment transparente à la lumière, les fines bretelles du haut noir laissent mes bras et mes épaules nues, mes seins se promènent librement dans le coton et la soie
mais on voit la couture du slip avec jupe et pantalon.
Sous- vêtements
je sais ce que jaimerais, mais ça nira pas
déjà, pas de soutif, jen mets jamais ou presque et je ne suis pas à laise avec
en plus ceux que jai ne sont pas beaux
et pas assortis
non, faut un string, mais voilà
jai choisi la jupe
et un string noir, ce nest pas génial
la jupe est un peu transparente
carrément moche avec du noir
Sans que je me sois vraiment attardée dessus, une idée me trotte dans la tête depuis que jai choisie la jupe
je fais ou je ne fais pas ?
Jai bien un string blanc
sans coutures
que jai acheté « pour voir » mais que jai remisé au fond du tiroir après lavoir essayé
cétait vraiment moche
mais, je pouvais arranger ça
Je suis assise au bord du lit. Les tenues et chaussure assorties sont posées à côté de moi, et je réfléchis, tournant autour de mon idée
je fais
je ne fais pas
je baisse la tête vers mon ventre, jécarte les jambes. Je passe mes doigts écartés comme les dents dun peigne dans les poils bruns qui remontent haut sur le ventre, débordent sur les cuisses, dépassent le pli de laine, longs, épais
Marc sera pas content
et je men fous
aujourdhui je men fous
huit ans que je me contente dun petit coup de ciseau sur les côtés
il dira ce quil voudra, ça mest égal
cest mes poils après tout, jen fais ce que je veux !
Décidée et contente de lêtre, je me lève, ouvre grand le tiroir des sous-vêtements.
Dans la salle de bains, jenlève ma culotte et la jette dans le panier à linge sale. De larmoire de toilette, je sors les ciseaux, un des rasoirs jetables de Marc, sa mousse à raser. Je vais dans la cuisine chercher une petite bassine que je remplis deau chaude. Comment je minstalle ? Je décroche le miroir rectangulaire du couloir et le pose contre la baignoire, légèrement incliné. Je retourne dans lentrée, allume la lumière, et face au grand miroir en pied, utilisant mes mains comme des masques, jétudie, place mes mains plus haut, plus bas, plus rapprochées ou plus écartées. Jessaie de deviner le résultat
je ne veux pas tout couper, le minimum en fait, mais il faut que tous les poils restants tiennent dans le string sans déborder.
Je retourne à la salle de bains et massois fesses nues à même le carrelage, jambes largement écartées face au miroir.
Je prends la mousse à raser et men étale sur le devant des cuisses. Le rasoir
doucement
ne pas me couper
faire glisser. Je rase en remontant du dessus de la cuisse vers le pli marqué de larrondi du ventre, descends à petits coups de rasoir de lintérieur de la cuisse vers le pli de laine, plus bas encore jusquau début du pli de la fesse, rince le rasoir, change de main pour faire lautre jambe, et recommence en rasant cette fois dans lautre sens, du sexe vers la cuisse. Jessuie les quelques traces de mousse qui restent sur ma peau et dans mes poils avec une serviette, me relève et je reviens devant le grand miroir de lentrée pour voir le résultat, jambes serrées puis genoux écartés
déjà satisfaite
ma chatte a plus la même tête ... ventre mieux dessiné après la disparition des poils qui envahissaient mes cuisses
ça va, tes sur la bonne voie
je retourne dans la salle de bains, enfile le string et reviens dans lentrée ciseaux en main
ben ya encore du boulot !
le string monte en vé assez fermé, presque droit, et les poils qui montent sur les côtés en suivant la courbe du ventre dépassent dun bon centimètre.
Main gauche glissé dans le string, je peigne mes poils vers la fente, de la main droite jajuste le bord du string, et avec les ciseaux, je coupe aussi ras que possible tout ce qui dépasse. Je répète lopération de lautre côté, reprends mes poses pour voir le résultat, rectifier un peu.
Assise devant le miroir adossé à la baignoire, je finis le travail au rasoir, glissant de lextérieur vers mon sexe, de bas en haut, de haut en bas, jusquà ce que du bout des doigts je sente ma peau parfaitement lisse. Jenfile une nouvelle fois le string, mobserve à nouveau en pied
et me surprend à sourire bêtement à mon image
pas mal, pas mal, raccourcir un peu les poils sur les côtés, juste raccourcir
Je peigne, soulève les poils qui remontent sur les côtés, les prends entre lindex et le majeur, comme je le vois faire dans mes cheveux à ma coiffeuse, et raccourcis sur toute la hauteur
un touffe de poils dépassait aussi en haut, sur le ventre
je raccourcis, abaisse le niveau au rasoir en descendant, pas trop, jarrondis de chaque côté
A nouveau dans le couloir, j enfile un nouvelle fois le string que javais laissé sur la commode.
Je glisse un index de chaque main sous les bords du tissu pour bien le mettre en place, soulève la taille et la laisse claquer, je me tortille un peu, le replace bien droit dans la raie des fesses, le monte et le descends sur mes hanches
bien, très bien.
Un petit arrondi de poils dépasse encore en haut quand il est bien en place
jy touche pas, ça donne un peu de piquant, décontracté et canaille, la fille qui a pas fait attention, pas mal
je me tourne dans tous les sens, inspecte, me tordant le cou à droite, à gauche pour me voir de dos, de dos pliée en deux jambes écartées
ah, là, un petit coup de ciseau est nécessaire ! Bon, personne ira voir se qui se passe par là, mais autant bien faire
un pied sur le rebord de la baignoire, jécarte un peu le slip et coupe les poils qui dépassent encore, tout en bas du sexe, entre les lèvres et mon ptit trou
voilà, terminé !
- Quel chantier ! Yen a partout !
Je range la mousse à raser dans larmoire de toilettes, jette le rasoir dans la poubelle de salle de bain, vide la cuvette dans le lavabo. Je remets en place le miroir dans le couloir
jen profite pour arranger mes cheveux de mes doigts, enlever un de salive au coin des lèvres
je ne sais pas travailler sans tirer la langue
et continue mon nettoyage. Je balaie la salle de bain, passe ma main sous mes pieds nus pour les débarrasser des poils collés dessous, balaie tout le trajet de mes allers et retours, couloirs, lentrée.
Pendant tout mon nettoyage, je jette un coup dil dans le miroir à chaque occasion. Je suis toujours seins nus et pieds nus, en string. Je mobserve tout en balayant, comme on jette un regard à une inconnue. Le coup de soleil que jai pris hier en bronzant sur la terrasse est moins rouge. Jefface dune main la marque des carreaux sur ma fesse, petite boursouflure blanche sur la peau, quand même encore rougie, mapproche de la glace pour regarder mes seins, balaie dun doigt un poil venu se poser là
ah, non, cest un vrai poil, celui-là
ça ménerve, ça, ses petits poils bien noirs qui poussent en bordure de laréole. Je pose mon balai, je vais chercher mes lunettes qui marquent la page de mon polar
repose le livre ouvert, à lenvers
et jarrache un ou deux poils autour des aréoles avec une pince à épiler
waouh ! Fait gaffe ! Aïe !
Je maime bien avec mes petites lunettes rondes sans monture, ça me donne un air
je ne sais pas de quoi
un air, quoi, pas mal ! Jai serré mes seins dune main pour faire gonfler laréole et mépiler, et le bout reste durci. Enfin, pas le bout. Je nai presque pas de téton, cest toute laréole qui se gonfle quand je suis excitée, qui devient proéminente et dure, le téton à peine marqué. Jai des seins de gamine. Au moins, ils ne tomberont pas
même pas de pli marqué en dessous
manquerait plus ça, quils saplatissent comme deux flans !
Mes seins mont toujours complexé. Jai longtemps attendu de les voir grossir, ben non ! Je nosais pas les montrer ! Au lycée et au club dathlé, quand on se changeait aux vestiaires, ou quand on prenait notre douche, je tournais le dos aux filles ou mettais une main devant mes seins. Le bas, je men foutais, au contraire même, jétais plutôt fière de montrer ma chatte et labondance de poils qui la couvrait ; ça installe, ça « fait femme » : Quest-ce quon peut être conne, parfois ! Jétais même fière de me montrer avec le petit cordon blanc dun tampon qui pendait sur mes poils noirs ! Cest tout dire ! Je guettais le regard des filles : elles regardent ? Elles ont vu ? Et je tournais du cul, un bras devant mes seins en matant leurs seins, jalouse de leur poitrine arrondie, des tétons qui pointaient. Jai passé des heures entières devant le miroir de la salle de bain à me masser les seins ! Les filles disaient que ça les faisait grossir ! Tu parles ! Et ma mère qui criait derrière la porte : « Quest-ce que tu fais ? Tas pas encore fini ? », Et moi je massais
à deux mains, je soupesais, je mesurais avec le centimètre de couturière de ma mère, recommençais
et rien na changé.
Par contre, mes massages me faisaient de leffet
petit mais sensible ! Et je roulais entre mes doigts ce gros bout brun qui gonflait, presque indécent par rapport à la taille des seins.
Cest en les massant, vers 14 ans, que jai découvert quil y avait une connexion nerveuse spéciale reliant directement les seins au sexe : quand je les massais assez longtemps pour faire durcir laréole, je ressentais des picotements dans le sexe, et lintérieur devenait tout humide, et quand je vérifiais dun doigt doù venait cette humidité, leffleurement du petit bouton tout en haut provoquait des sensations très agréables. Jai très vite constaté que la connexion marchait dans les deux sens : quand je mattardais sous la douche avec le gant de toilette sur mon sexe, fouillant bien tout ses replis, mes seins devenaient plus lourds et durcissait. Jai joué longtemps ce petit jeu, devant la glace, sous la douche, assise un miroir entre les jambes à découvrir mon anatomie, sans pour autant arriver à déclencher un orgasme. Je sentais bien quil manquait quelque chose, que ce nétait pas abouti, et mes petits jeux me laissaient un peu triste
Je crois me souvenir que jai eu mon premier orgasme vers 16 ans, dans mon lit, mais je ne sais plus exactement comment. Par contre, quelque chose avait dû se débloquer en moi, parce que ça a été de plus en plus facile à retrouver, et je suis devenue plus habile de mes doigts
Quelques lectures choisies mont aidé, même si certaines descriptions mont laissée songeuse. Comment pouvait-on mettre deux, trois doigts au fond du sexe ? Quand jessayais dans glisser un seul, jétais bien trop étroite pour faire plus
Je me souviens avoir feuilleté des dictionnaires et découvert des mots qui me faisait monter le rouge aux joues : Le petit Larousse, objet de plaisir ! Ben, javais 14 ans et jétais un peu naïve
ma mère ne ma parlé quune seule fois, le jour de mes premières règles : elle ma amené à la salle de bains, ma tendu un gant puis une serviette hygiénique, ma dit que ça recommencerait tous les mois, et que cétait comme ça pour toutes les femmes. Je nai pas osé lui dire, mais je ne savais même pas quelle saignait comme ça aussi. Heureusement, il y a eu Larousse et les planches anatomiques, les définitions qui introduisent de nouveaux mots : je me faisais des listes que je cachais tout au fond du tiroir de mon bureau : virginité, hymen, méat, clitoris, urètre, vagin, ovaires, cyprine, périnée, utérus
Deux ou trois ans plus tard, jai repris le Larousse : verge, gland, testicules, sperme
pourquoi jy avais pas pensé plus tôt ? Je savais que ça existait, les garçons, pourtant ? Je vivais avec des filles, ma mère, ma tante, école de filles, filles dans les vestiaires
et les garçons étaient seulement des êtres agaçants aux jeux stupides qui racontaient des histoires idiotes et voulaient nous embrasser
et ça me laissait totalement indifférente, sans curiosité. Et puis les copines, les histoires chuchotées, les rires avec un regard en coin vers ces autres
« il ma juté sur la main », « on la fait »
elle a fait quoi ? Ah ? Quoi ? Je me donnais du plaisir toute seule et je ne voyais pas bien lintérêt de ses rapprochements, je crois même que ça me dégoûtait un peu. Mais je ne disais rien, bien sûr, jécoutais, je riais dun air entendu, mais oui, bien sûr que je savais comment on faisait ! « Tu me prends pour qui
»
alors petit Larousse, et jai fouillé les étagères des bibliothèques, et jai lu « jirai cracher sur vos tombes » de Boris Vian. Je lai relu il ny a pas longtemps, et je nai pas bien compris pourquoi cest ce livre qui ma ouvert les yeux !
Je range la pince à épiler et reste devant la glace ; je regarde dans le miroir les mains revenues sur mes seins, qui massent à pleine main, les doigts qui pincent le bout puis caressent doucement. Après toutes ces années, la connexion est toujours aussi efficace, je sens une humidité imprégner mon sexe. Sans réfléchir, sans intention, images de cours décole, la salle de bains de ma mère, le vestiaire du jeudi après lentraînement dathlétisme, main descend sur mon ventre, lisse le doux tissu du string, enveloppe le sexe de la main entière, mesure lépaisseur de la toison emprisonnée. Le majeur appuie plus fort et suit la fente des lèvres à peine marquée sous lépaisseur des poils, montant au- dessus et joue avec les petites mèches qui dépassent, redescend lentement vers les cuisses serrées.
Film qui déroule ses images sur le miroir
Martina qui me parle et je vois avec ses yeux
moi sur le marchepied du camion fesses nues
le voisin qui ratisse son herbe, les muscles saillants de ses épaules
la jambe de Martina qui mange sa tarte, chemisier baillant sur le sillon de ses seins
le regard de Brad Pitt sur les reins levés que je tends vers lui
Martina qui pose sa main sur mon épaule pour enjamber le muret
et ma main qui continue, lentement, par-dessus le string
Jai toujours autant fantasmé sur les femmes que sur les hommes, et jai finalement aussi peu dexpérience avec les unes quavec les autres. Une année, jétais en vacances chez ma tante et je dormais avec ma cousine, du même âge que moi. Elle travaillait toute la journée à la ferme avec sa mère et on se voyait peu ; on avait 17, 18 ans ? Matin et soir on se croisait dans la salle de bains «
entre filles, ce nest pas grave
» même si ça me gênait un peu. On parlait le soir, dans le lit, mais je crois quon navait pas grand-chose en commun. Un soir, elle me racontait une histoire dont je me souviens plus, et je voyais sa main bouger régulièrement sous le drap. Jai dû rougir ou elle a remarqué que je fixais le drap : « Tu le fais jamais ? ». Je ne pense pas avoir répondu. Elle a fait glisser le drap à ses pieds avec les jambes, nous découvrant complètement. Sa main était à lintérieur de sa culotte, et elle était en train de se caresser. Elle a continué comme ça une minute ou deux. Je ne faisais pas un geste, ne regardant que cette main qui déformait la culotte. Elle a avancé son autre main, a pris la mienne, la posée sur mon sexe. Je nosais toujours rien. Elle a retiré la main, baissé entièrement sa culotte et remonté son t-shirt haut sur son ventre et repris ses caresses. Elle a reposé lautre main sur la mienne : « vas-y, caresse-toi,
fais comme moi
». Jai glissé la main sous mon slip de coton et jai commencé à me caresser. Je me souviens que jétais trempée dès le début, le sexe inondé de mouille. Elle sest donné du plaisir assez vite. Moi non. Je me suis arrêtée en même temps quelle : « Tas pas envie ? »
Nous nous sommes tournées chacune de notre côté. Jai mal dormi. Il ne sest plus rien passé du reste des vacances. Je lavais observé jusquau bout, les yeux rivés sur sa main, son ventre et ses petits poils blonds, la chair rose qui souvrait à grands mouvements tournants. Dix années après je revois dans le moindre détail toute cette scène et jentends le clapotis rythmé qui accompagnait sa masturbation. Souvent les images me reviennent quand je me caresse.
Pour les hommes, ce nest pas mon expérience qui pourrait nourrir mes fantasmes ! Le tout premier, celui qui ma dépucelée, je nai fait lamour avec lui quune seule fois. Jétais timide, lui aussi, et puis javais peur, de le décevoir et dêtre déçue, et surtout davoir mal. Et en fait non, pas vraiment, mais je guettais tellement la douleur, cette « déchirure » comme on disait dans les romans que je lisais, que jétais comme absente à ce qui se passait. Il sest retiré assez vite, a mouillé ma cuisse, et
il cétait rien passé, cétait fini et javais rien senti. Aujourdhui, jai un sentiment de déception, de regret, dêtre passée à côté de ce « grand moment », mais sur le coup, je sais que jétais soulagée, je navais pas eu mal ! Et quand il ma demandé : « cétait bien ? » - ils sont décidément aussi cons jeunes que plus vieux je nai pu que dire oui puisque ce que je craignais nétait pas arrivé ! Quant à ce que jen espérais
Le second, cétait Marco. Il était gentil, il ma demandé de lépouser, on a attendu le mariage, et il était trop imbibé pour être capable de quoi que ce soit quand on a rejoint la chambre de lhôtel où on avait fait le repas
il sest rattrapé, bien sûr
en quantité
au début je faisais rien, et puis maintenant
je maide
à prendre du plaisir avec lui
et ça lui plaît
et le compteur est resté bloqué à deux
presque
au début de notre mariage, avant de déménager ici, je travaillais dans une grande surface, avec Alice. Elle était
entreprenante
et
jai cédé. Exactement ça, jai cédé. Parce que je ne me sentais pas bien, parce que Marco
jai cédé. Pour voir, par curiosité
et puis cétait bien. Se sentir portée, jouir autrement que de ma main
cétait bien. On passait chez elle en sortant du travail
et je prenais mon pied
avec en plus un goût dinterdit, de défendu, qui pimentait le plaisir. Marco na jamais su, et ne saura jamais pourquoi jétais plus gaie pendant ce temps-là
et on a déménagé
Je quitte la salle de bains et mallonge sur le canapé du salon. Je retire mon string un peu tâché de mouille, et continue à me caresser mais je sais
je sais que ça viendra pas
je veux mais
tant pis.
Je ramasse mon string, le lave dans le lavabo et létend sur le porte-serviette ; je fais le tour de la maison pour fermer les volets.
Je range les vêtements qui traînent sur le lit dans la penderie, ne gardant sur le dos du fauteuil que la jupe blanche et le haut noir. Martina a dit quelle men reparlerait demain. Elle appellera ou elle passera, je préfèrerais quelle passe
elle passera ! Cest sûr ! Elle na pas mon numéro ! Je dirais oui.
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